Systemctl service

De The Linux Craftsman
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Introduction

Dans cet article nous allons créer un service, très simplement, avec Systemctl.

Pour cela, nous allons d'abord utiliser PHP pour fabriquer notre service, puis nous allons créer un fichier service pour automatiser son démarrage !

Le programme

Création

Le service que nous allons faire va simplement écrire le temps unix dans un fichier de journalisation pour que, une fois démarré et passé en tâche de fond, nous puissions nous assurer qu'il tourne toujours !

Dans le dossier /opt/php-service nous allons créer le fichier clock.php :

<?php

define("LOG_FILE", "/tmp/clock.log");

while(1){
    file_put_contents(LOG_FILE, time()."\n", FILE_APPEND);
    sleep(2);
}

Le but de ce programme est d'écrire, toutes les 2 secondes, la date dans le fichier /tmp/clock.log.

Pas un démon

On peut remarquer que ce n'est même pas un démon et qu'il ne rend pas la main lorsque nous allons l’exécuter. D’ailleurs il n'utilise aucune des fonctions décrites dans cet article car nous allons demander à SystemD de s'occuper de tout.

Test sans SystemD

Nous allons tester ce programme :

# php clock.php

Puis dans un autre terminal, nous pouvons faire :

# tail -f /tmp/clock.php
1715971610
1715971612
1715971614
1715971616
...

Préparation pour devenir un service

shebang

Nous pourrions utiliser PHP à chaque fois que l'on veut invoquer notre service mais on va plutôt ajouter le shebang à la première ligne de notre fichier clock.php :

#!/usr/bin/php

Le dossier de l'exécutable de PHP peut changer en fonction des distributions Linux et, si vous avez un doute, n'hésitez pas à utiliser la commande whereis :

# whereis php
php: /usr/bin/php /usr/lib64/php /usr/share/php /usr/share/man/man1/php.1.gz

Droit d'exécution

Maintenant que nous avons ajouté le shebang, bash va savoir comment exécuter notre programme et il ne nous reste plus qu'a modifier ses droits pour le rendre exécutable :

# chmod +x clock.php

On peut maintenant exécuter notre programme ainsi :

# ./clock.php

Ajout dans le path

Pour reproduire le même comportement que les autres programmes, il est possible d'ajouter notre programme au path pour pouvoir l'appeler grâce à l’autocomplétion. Pour cela, nous allons ajouter un lien symbolique dans le répertoire /usr/bin/ :

# ln -fs /opt/php-service/clock.php /usr/bin/clock-php

Le programme clock existant déjà, on rajoute -php à la fin pour ne pas écraser le programme original :). Si votre programme possède un nom unique sur le système, vous n'avez pas besoin de faire ça !

Maintenant de n'importe où on peut utiliser l'autocomplétion pour appeler notre programme :

# clock-php

Et même demander à whereis où il se trouve :

# whereis clock-php
clock-php: /usr/bin/clock-php

Nice !

Création d'un utilisateur et un groupe

Pour des raisons de sécurité, il est préférable que le programme ne tourne pas en tant que root mais en tant que simple utilisateur.

Puis un utilisateur un peu spécial, qui ne peut pas se connecter et qui n'a pas de répertoire home :

# useradd -r -s /sbin/nologin clock-php

Notez que l'option -r créer un utilisateur système, c'est à dire qui n'a pas de répertoire home mais, cela s'occupe également de la création du groupe associé (clock-php) et ajoute l'utilisateur dans ce groupe !

Fichier de service systemd

Création

Maintenant que notre programme ressemble à un vrai programme, nous pouvons créer un fichier .service pour demander à systemd de s'en occuper.

Nous allons créer le fichier clock-php.service dans le même répertoire que le programme pour des raison de simplicité :

[Unit]
Description=clock-php daemon service
After=network-online.target

[Service]
Type=simple

User=clock-php
Group=clock-php
UMask=007

ExecStart=/usr/bin/clock-php

Restart=on-failure

TimeoutStopSec=300

[Install]
WantedBy=multi-user.target

Explications

Section Directive Description
Unit Description la description qui apparait avec la commande systemctl status clock-php
Unit After Nom de la cible après laquelle le service doit être démarré (et avant laquelle il doit être stoppé). Si vous voulez la liste exhaustive de toutes les cibles : systemctl list-units --type target
Service Type Type de notre service, peut notamment prendre les valeurs suivante :
  • simple → systemd considère que le service démarre de suite (notre cas de figure)
  • forking → systemd attend que le processus soit détaché du contexte d'exécution courant et que le processus père ait rendu la main (soit terminé). Utile si on avait fait un fork comme mentionné dans cet article. Dans ce cas de figure il est intéressant de préciser le fichier de pid avec la directive PIDFile=
  • oneshot → utile pour des script qui font un travail et rendent la main. Vous pouvez maintenir l'état du service avec la directive RemainAfterExit=yes pour que systemd considère le service comme actif après l'exécution du script.
  • ...
Service User l'utilisateur utilisé pour l'abaissement de privilège
Service Group le groupe utilisé pour l'abaissement de privilège
Service Umask le masque utilisé pour la création de fichiers
Service ExecStart Le chemin de l'exécutable
Service Restart précise quand redémarrer le service :
  • on-failure → quand le service échoue (code retour différent de zéro)
  • always → dès que le service se termine indépendamment du code retour. C'est utile si vous n'avez pas de boucle qui retient le programme (while ou autre)
Service TimeoutStopSec temps laissé au programme pour s’arrêter avant de le tuer (SIGKILL)
Install WantedBy le niveau de démarrage du système dans lequel appelé le programme. Je vous laisse voir cette article à propos des niveau de démarrage mais pour faire simple :
  • multi-user.target → ligne de commande
  • graphical.target → interface graphique

Lien symbolique et activation

Maintenant que le fichier existe, nous allons créer un lien symbolique dans le répertoire /etc/systemd/system:

# ln -fs